FORMULE 1Max Mosley l'affirme : "Si Alonso gagne le championnat (du monde) par moins de sept points (d'avance sur le deuxième), son titre en sera dévalué." Opportunément sorti de sa réserve (1), l'ex président de la Fédération internationale de l'automobile (FIA) n'a visiblement pas digéré le résultat du grand prix d'Allemagne, le 25 juillet dernier, au cours duquel Felipe Massa avait "offert" la victoire à son coéquipier espagnol. Jugée début septembre, l' "affaire" a seulement débouché sur la confirmation de l'amende de 100 000 dollars infligée à Ferrari, la consigne d'équipe n'ayant pas été formellement identifiée : Felipe Massa, selon ses dires, aurait laissé passer de sa propre initiative Fernando Alonso... Dont acte.
Seulement voilà, grâce à sa victoire il y a dix jours au grand prix de Corée du Sud, bonifiée par le fiasco des Red Bull de Webber et de Vettel, le double champion du monde, vainqueur de trois des quatre derniers grands prix disputés, s'est porté en tête du championnat du monde. Largué au coeur de l'été, Alonso se trouve aujourd'hui en position de force, à deux courses du terme de la saison. Au meilleur moment.
En laissant s'entredéchirer ses deux pilotes tout au long de la saison, l'écurie Red Bull a privilégié l'équité sportive plutôt que les intérêts supérieurs de l'équipe. Au risque de tout perdre. Ce qui est en passe de se produire, au moins en ce qui concerne le titre pilotes. Une philosophie en totale opposition avec celle de la Scuderia Ferrari, qui a toujours choisi, dans son histoire récente, d' "avantager" le pilote le plus à même de faire triompher ses couleurs. Schumacher autrefois au détriment de Barrichello, à l'époque où Max Mosley présidait aux destinées de la Formule 1... ; Alonso aujourd'hui..
Si Fernando Alonso remporte, dimanche au Brésil ou le week-end suivant à Abu Dhabi, son troisième titre de champion du monde, il le devra aussi bien à son talent avéré de pilote et à ses efforts sur la piste qu'au travail colossal de ses ingénieurs en coulisses. Et donc à Felipe Massa, en cas de sacre par moins de sept points d'écart. La victoire de toute une équipe en somme. N'en déplaise à Max Mosley.
(1) Max Mosley est désormais président du Sénat de la FIA.
Les classements des championnats du monde pilotes et constructeurs, ici.
Photo (ZumaPress) par picapp.com : sur le podium du grand prix d'Allemagne, Felipe Massa et Fernando Alonso savourent le doublé qu'ils viennent de signer. Sur la piste, le pilote brésilien a "ouvert la porte"à son coéquipier espagnol, mieux placé que lui au championnat du monde.
